dimanche 26 décembre 2010

Petit papa Noel ?




Noel.

Qui de nous n'associe pas Noel aux illuminations et magasins animées à la nuit tombante, sous les coups des 17H? A la fraicheur de l'air, aux bonnets et gants dont chacun se vêtit? Au marché de noel et à l'odeur de vin chaud? Aux supermarchés bondés et au sapin assouvi de cadeaux? Au repas gargantuesque avec foie gras, huitres et dinde à gogo?

Et pourtant Noel c'est aussi:

38 degrés, un soleil éclatant et pas d'illuminations. Pas de décorations, pas de jouets à gogo mais le jour même, une joie de vivre présente au plus haut.
Un match de foot amical à Togbota, opposant les mewis (noirs) et les yovos (blancs) et jouer pendant 1h30 sous le soleil. Ne pas se laver et sentir le fauve pendant toute la soirée sans que ça n'empêche de se serrer dans les bras, tout simplement parce qu'on est heureux d'être ensemble. Se réunir à l'école, autour de quelques tables illuminées seulement par quelques bougies et partager un festin de noel dont on pourra tous bénéficier: des sandwitchs à la vache qui rit. Chanter quelques chansons autour d'une guitare et voir les sourires des enfants (..bon, avec quelques bousculades, il faut l'avouer. Mais ça gâchait mon tableau! ^^) quand on leur distribue des bonbons. Danser au rythme de la musique locale et les voir s'animer par la force d'une fibre ancrée au plus profond d'eux, une fibre constituante de leur être, qu'ils tiennent du creux de leurs origines.


Il n'y pas de définition propre de Noel. Certains voudront mettre de beaux hâbits, festoyer d'un bon repas et se rendre à la messe de minuit. D'autres iront chez leurs confrèrent pour boire une bière. Certains se rassembleront à cinquante dans la maison des grands-parents, autour d'un sapin qui regorge de cadeaux ammenés par grand-père déguisé en papa Noel. D'autres se retrouveront à quatre, les membres standards de la famille et se réjouieront d'un bon morceau de poisson prévu en la circonstance.

Noel est une fête chrétienne, il ne faut pas le perdre de vue. Nous ne sommes pas tous chrétiens, alors que fêtons nous, me direz-vous?
Pourtant, c'est bien simple. Nous fêtons une tradition qu'on nous enseigne depuis l'enfance, une tradition qui nous permet, pour une grande part d'entres nous, de nous rassembler au moins une fois par an. Puisqu'aujourd'hui la famille perd ses liens sacrés, puisque nous sommes tous embrigadés dans nos rythmes de vies qui nous empêchent souvent de prendre le temps, vivre et s'épanouir auprès des siens, puisque nous avons tous un travail qui nous tient l'esprit et des soucis quotidiens qui nous suivent en cortège à longueur de journée, saisissons au moins Noel.

Oui Noel est la fête de la naissance de Jésus. Mais si elle peut rassembler enfin tous ces gens auprès de ceux qu'ils aiment, alors puisse tout le monde l'interpréter comme il le souhaite! Le plus important étant de garder les priorités où elles se doivent. Papa Noel, pas papa Noel? C'est sans importance. Se réjouir de partager un moment de joie. Tout est là.

samedi 20 novembre 2010

Il en faut peu pour être heureux


18/11/2010

Première réelle immersion à Togbota, ce petit village coupé du monde, enclavé par le fleuve Togbota, sans accès à l'eau potable ni à l'électricité. On se croirait en pleine jungle, entourés de forêts foisonnantes qui bordent les chemins encore boueux à cause des crues.
Au coeur du village se trouve la Case des enfants dans laquelle nous logeons. C'est une case ouverte à tous, et de nombreux villageois, principalement jeunes et enfants, cohabitent avec nous, jusqu'à ce que nous allions nous coucher. La barrière de la langue freine parfois les échanges mais l'envie de communiquer est toujours présente. Vivre dans des conditions semblables nous rapproche instantanément. Et ça nous est pas toujours facile, il faut l'avouer. La chaleur humide qui vous rend trempé de sueur en quelques secondes, la boue tellement collante qu'il vous faut renoncer à garder vos chaussures et y marcher pieds nus (j'adore! Sauf quand faut les laver..), la crasse humaine qui s'incruste, la nuée de moustiques dés 18 heures et l'humidité des matelas..

Et pourtant, je vous assure que ça ne rend le séjour que plus excitant, plus vivifiant. Cette perdition dans la nature est jouissive. Le confort qui nous entoure à l'ordinaire nous coupe de cette pulsion de vie.
Le contact avec les habitants est grisant. Il suffit de faire quelques pas dans le vilage, parmi ces petites huttes encore effondrées à cause des crues, pour qu'on vous sorte des chaises et vous invite à boire un petit verre de Sodabi. Et comme il est très mal poli de refuser...
Africains et européens n'ont pas la même descente, moi je vous le dis!

" La nature attirait ceux qui étaient fatigués ou dégoûtés de l'homme et de ses oeuvres. Elle n'offrait pas seulement un moyen d'échapper à la société mais elle permettait aussi aux esprits romantiques de pratiquer le culte de leur propre âme. La solitude et la liberté totale dans la nature créaient des conditions parfaites, à la fois pour la mélancolie et la jubilation."

Roderick Nash, La Nature et l'esprit américain

lundi 15 novembre 2010

Le Bénin ou comment se faire vaudoutiser...


Le vaudou est une croyance très présente au Bénin. Sa compléxité est grande et je ne peux donc en connaître que les fondements majeurs. Mais je perçois votre curiosité aguisée, dévorante, rugissant de l'intéreur. Alors laissez moi vous expliquer ce que je sais..

Il était une fois, dans le royaume de Dahomey (ancien nom du Bénin), au temps des esclaves, la naissance d'un culte appelé vaudou. Ce culte était transporté de migration en migration d'esclaves, au prix de certaines transformations, tel un héritage qu'il fallait conserver.

Le vaudou désigne des esprits ou des puissances, avec lesquels les humains essaient de se concilier. Proche de l'animisme, c'est une croyance en concordance avec la nature, si bien que leurs Dieux sont souvent issus de cette origine.
Chaque croyant ou famille de croyant a son fétiche, représentant un Dieu. A chaque entrée d'une village, une petite case est réservée à l'adoration d'un ou plusieurs fétiches. Mais garde toi bien d'y rentrer si tu n'es familiarisé avec ces dieux.

Je ne doute pas une seule seconde que vous associez tous "vaudou" à "poupée vaudou". En effet, cette notion hollywodienne de poupée vaudou, très présente au cinéma, a donné une image macabre, sombre et machiavélique à la croyance vaudou. Pourtant, le vaudou ne s'associe par obligatoirement au mal. Il y a des personnes qui le pratiquent pour le bien, d'autres pour le mal. C'est une question d'intention.

Les pratiques de cette croyance? Elles sont très diversifiées. On invoque vaudou auprès de ces fétiches, à travers prières et chants. Les cérémonies vaudous ont souvent lieue très tard la nuit. Certaines d'entre elles sont interdites au public et le châtiment peut être rude si l'on vous surprend. Lors de ces cérémonies, on entre en contact avec les dieux par le biais d'une personne initiée, qui va entrer en transe. Si vous croiser cette personne sur votre chemin en pleine (ce qui m'ai déja arrivé..) marchez droit et ne déviez surtout pas en sa direction.

Insulter vaudou est une faute qui peut également coûter chèr. Il vous suffit d'entendre des cris dans le village, de percevoir un mouvement de foule pour être au courant de la faute commise. Une cinquantaine de manifestants se rassemble en criant le nom de la personne fautive, fait le tour du village et se dirige vers la maison du coupable, et cela jusqu'à ce que la personne daigne à s'excuser. Si cette même personne résiste, on ira jusqu'à détruire sa maison et la renier du village.

Au Bénin, on utilise peu les poupées vaudous. Mais quand on vous veut du mal, on trouve toujours le moyen d'invoquer les dieux et de vous jeter un sort.
Alors....prenez garde.

dimanche 7 novembre 2010

Les concepts du Bénin


Laissez moi vous entrainer, laissez vous entrainer dans un autre monde, une autre dimension où vous circulez dans l'espace à moto, dans une course d'obstacle où le contre-sens devient routine et partie intégrante des trajets. Où les longs trajets se font en taxis-brousse, moyen de transport qui n'a rien du 4/4 volumineux qu'on imagine, mais qui se présente sous forme d'une vieille voiture dans laquelle on s'entasse à 8 dedans, les meilleures places étant toujours celles proches de la fenêtre car c'est les seules où l'on puisse respirer.

Imprégnez vous d'un franc-parlé où les expressions vous offrent plein de surprise où l'on dit "bonsoir" dés deux heures de l'après-midi, où vous entendez tous les jours "bonne arrivée" même lorsque la marchande de pain vous voit faire 50 mètres, où il est habituel de dire "à tout à l'heure" sans qu'il soit utile de dire "ah non ce soir je ne serai pas là..mais peut être demain ou en fin de semaine ou.." (on vous prend juste pour un cinglé), où l'on vous souhaite une "bonne assise!" lorsque vous vous posez quelque part, où l'on vous demande à la fin d'une journée de travail "alors on a fait un peu?" (le nombre de fois où j'ai répondu "..on a fait quoi?" avant de comprendre..).
Ici, "doucement" signifie "pardon", ici on vous aborde avec une multiplicité de questions tout aussi diverses commençant par "et": et la santé? et la fatigue d'hier? et la famille? et les moustiques? et le réveil?. Ici, on dit bonjour à tout le monde en serrant la main et en claquant des doigts au moment du glissement de celles-ci (je vous ferai une démo!)

Imaginez vous un monde où les chèvres et porcs sont comme des membres de la population, où les cafards, araignées, mantes religieuses et moustiques sont vos compagnons de chambre, où la douche se fait sous ciel ouvert et où il pleut forcément pendant que vous êtes aux toilettes! Faites coucou aux souris et petits rats qui défilent dans les maisons et font des trous dans votre sachet de pain.

Sentez la l'atmosphère pensante, lourde de chaleur qui laissera place à un orage plein de fougue accompagné d'une pluie diluvienne qui vous aura surpris sur le chemin du retour, vous laissant trempé et hilare à marcher dans des flaques qui vous monte jusqu'aux genoux, perdant à moitié vos tongs qui s'enfonce dans la gadoue. Sautez de cailloux en cailloux lorsque vous vous rendez dans les endroits inondés. Tout est un jeu d'équilibre.

Allez dans des restaurants qui vous réservent aussi plein de surprise, avec du lapin en guise de poulet, des frites en guise de salade, des plats que vous n'avez jamais commandé. Goûtez au piment, qui même si on vous promet son absence, se trouve toujours en pointe et vous monte dangereusement jusqu'au nez, aux lèvres, à la bouche. (je sais ce que vous connaissez ma faiblesse du piment mais je vous promets qu'il ne s'agissait pas que de moi! ^^). Mangez un morceau de pain qui craque sous la dent et dites vous, "ah tiens, une fourmis!".
Régalez vous de mini-bananes, talé-talé (beignets de bananes), oranges juteuses, ananas et compagnie. Buvez de l'eau dans des sachets, buvets une noix de coco à la paille, des glaces au yaourt en berlingot.

Regardez la nuit tomber à 6h45 battante. Oubliez votre lampe de poche et sortez la nuit dans des rues qui ne sont pas éclairées, en ne sachant pas où vous mettez les pieds et en marmonnant "et merde!"

Tant de concepts différents et attachant au Bénin..
Tant de choses à vous raconter..

samedi 30 octobre 2010

Qui a eu cette idée folle, d'un jour inventer l'école?


11/10/2010

Le zem vous dépose à Atohoué, un petit village isolé où de petites habitations faites d'argile et de paille se présentent sous vos yeux. Non loin, vous apercevez l'école. Une école qui n'a pour ainsi dire rien à voir avec une école traditionnelle. Vous chercher des yeux les bâtiments mais ce n'est que 4 paillottes faites en pailles et rondins de bois, qui menacent de vous tomber dessus nimporte quand. Quand vous faites cours à l'intérieur, il fait chaud, l'eau dégouline de la paille et pourtant la vie n'a jamais été aussi présente.

Lorsque vous faites vos premiers pas dans l'école d'Atohoué, ce n'est plus les maigrichonnes paillottes que vous voyez mais cette centaine, ces deux centaines de gamins qui vous dévisagent, le sourire aux lèvres, les yeux pétillants. Ce n'est plus les paillotes que vous percevez mais les rires, les chants, les jeux.. Les "Bonjours maîtresses" de tous les coins, les garçons qui jouent au foot, les filles qui dansent..

Et plus que tout cette envie d'apprendre, de puiser dans vos connaissances, de réussir, de s'en sortir, qui se lit dans leurs regards, dans chacun des regards de la quarantaine à cinquantaine d'élèves que vous avez en classe. IL sont trois par tables, ont un manuel pour six et pourtant, ils sont avides. Dissipés comme dans toutes les écoles, parfois violents car l'éducation des parents ne peut être la même que la nôtre, mais tous avides. Ils ont parfois 15 ans en CE2, ils ne connaissent pas tous leur alphabet, ne savent pas tous lire mais l'envie de s'en sortir, ils l'ont. Ici, pas de départ précipité lors de la fin des cours. Pas un seul de ces enfants ne partira sans avoir copier tout ce qui se trouve au tableau.

Ici, l'école est perçue comme une chance. On a beau parfois dire à nos enfants, un peu sous forme de parole en l'air, "dans certains pays, c'est une chance d'aller à l'école", ce n'est seulement qu'ici qu'on se rend compte à quel point c'est vrai. L'espoir de se sortir de la misère grâce aux études est fort, est enfouis au plus profond d'eux. De la même façon qu'ils chantent.
Quand vous leur demander un chant, le monde s'arrête autour de vous...

Togbota...ou la Venise délabrée du Bénin


30/09/10. Premier voyage à Togbota.

2 heures de voiture, 10 minutes de pirogue. 1 heure à attendre car un policier a décampé avec le permis de notre chauffeur. Et oui, cela se passe comme ça au Bénin.
Le ciel est complètement dégagé et nous mangeons sous le soleil brulant nos sandwitchs vache qui rit-thon-avocat, le standard des virées sur Togbota. Fruits de la passion en désert, et c'est parfait.

On monte dans la pirogue qui penche dangereusement sous le poids des cartons que nous avons déposé. L'eau est partout, jamais on aurait pu imaginer que là dessous se trouvait en temps normal des végétations, des cultures et même des habitations. Ecoles et dispensaires sont innondés.

Nous nous rendons vers la case des enfants, construites sur pillotis par Urgence Afrique. Grâce à la hauteur de sa construction, c'est la seule habitation qui n'est pas enfouie sous l'eau. Une trentaine de personnes nous attendent. Nous sortons les cartons et déballons les vêtements sur les tables. Tant bien que mal, il nous
faut essayer d'organiser un tri parmis les piles d'habits qui se dressent devant nous. Tous les visages sont tournés vers nous, en silence. Femmes, jeunes adultes et enfants attendent.

Et alors, la distribution commence. Eugène et Charles nous assurent la traduction pendant que Manue et moi tentons de dénicher les vêtements appropriés. Chacun attend son tour mais on remarque certains bras qui commencent à trifouiller dans les vêtements. L'impatience monte en crescendo. Et bientôt, ce qui s'annonçait arriva. Tout le monde se rua sur la tables. Les femmes hurlaient, s'arrachaient les vêtements des mains. Les enfants se faufilaient, cachaient des vêtements sous leur tee-shir dans l'espoir d'en amasser le plus possible. Les hommes criaient dans une langue que malheureusement vous ne pouvez pas comprendre. Sur tous les visages, on lit ce besoin de s'en sortir, ce cruel besoin qui vous oblige à ne penser qu'à vous et aux vôtres, qui vous pousse à agir dans un instinct de survie.

Quand à toi, tu es là, au milieu de cette foule, suant à grosse gouttes, essayant de calmer le mouvement sans pouvoir agir ni même communiquer, excédée et dépassée par le mouvement et surtout tenue par un sentiment de mal au coeur et de frustration qui est né en toi. L'impuissance est partie intégrante des expériences quer je vis.

samedi 16 octobre 2010

Un jour au Bénin...


23/10/10

Une journée type au Benin, dans le cadre d'Urgence Afrique, c'est une journee chaque jour différente mais qui ne peut se passer de certains élements.
C'est une journée qui ne peut se passer du réveil quotidien à 6h du matin par le "paaainn chaud" à la voix criarde ou le concert de toutes sorte d'animaux: chevres, coq, crapauds.. qui vous tire du sommeil. C'est le petit déjeuner sur le pouce et le zem matinal, cette moto-taxi qui pétarade et vous fait défiler les paysages.

C'est le travail sur le village de Bopa, avec Ambroise, un chef de programme au coeur d'or avec qui vous vous chargez de la coordination et organisation des mission des volontaires, avec qui vous rencontrer les acteurs locaux de la commune pour de nouveaux projets, avec qui vous participer à la prévention sur différents thèmes (malnutrition,hygiene, paludisme..), avec qui vous accompagner les volontaires en strategie avancee (soins dans les villages recules), avec qui vous participez au soutien scolaire où il vous faut faire cours à une classe de 40 élèves car le directeur se retrouve seul pour un effectif de 200 enfants ou encore avec qui vous organiser l'écotourisme, les groupements de femmes en artisanat ou agriculture..

C'est les repas typique peu varies mais delicieux d Agnes, la personne qui nous recoit. C 'est la douche africaine avec un sceau d'eau et une coupelle et les toilettes seches. C est laver son linge que vous aller faire secher au moment où une pluie diluvienne choisira de s'abattre. C 'est aller chez le couturiez auquel vous avez demande un pantalon avec le tissus que vous lui avez porte la veille.

C'est la ribanbelle de gamins surexcités qui court pieds nus, vêtus d'un simple slip, vous suit et chantonne un refrain qu'ils ont tous appris "Yovo (qui veut dire "blanc!"), yovo bonsoir. Ca va bien, merci!".

C'est l'antipaludéen à prendre que vous détestez car il vous donne la nausée.

C'est les canons pris le soir au bord de la berge, un Coca, une Béninoise(bière) ou un Sodabi (alcool à 90°) pour les plus aguerris.

C'est rencontrer tous les jours de nouvelles personnes, s'enrichir par les idées, différences, discussions que génèrent les relations humaines. C'est rencontrer des gens formidables. C'est aussi rencontrer l'hypocrisie et être déçue. Le genre humain est le plus grand porteur de bonheur comme de déception.

C'est se faire manger par les moustiques qui vous laissent des souvenirs espacés de deux centimetres de peau.

C'est se coucher sous la moustiquaire, transpirant par la chaleur et la fatigue.

C'est se couper du materiel, du superficiel. C'est toucher du doigt le vrai.

C'est apprendre à vivre. J'apprends à vivre.

mardi 14 septembre 2010

J-1






Je pars heureuse, c'est promis et....avec toutes les précautions nécessaires. (cf: médicaments en tonnes)

jeudi 9 septembre 2010

J-3


8 mois dans une vie, ce n'est rien.

Mais 8 mois passés sans vous, c'est tout autre chose. 8 mois sans vous c'est une terrible tragédie, une torture insupportable, un déchirement effroyable!

"Se quitter pour mieux se retrouver", me direz vous.( citation tirée du "Registre des phrases bâteaux" avec dans le même genre: "un de perdu, dix de retrouvés" ou encore "Tu sais quoi Natacha? Il ne te méritait pas".)

Enfin, cela n'empêche que je me lierai peut être d'amitié avec la population béninoise, d'autant plus que d'après le père de Rachel, je ne suis pas violente et ne risque pas de "broyer du noir"...(...je m'abstiendrai làs bas, promis.)

Mais passons aux choses sérieuses. Ce message était destiné à un contenu mélodramatique car d'une part, ça me connait bien et d'autre part, j'en avais envie.
Alors, en ces quelques jours avant le départ, je ne peux m'empêcher de penser au commerce des poussins roses, aux bananes qui gonflent au four, au coup de foudre d'une soirée à Montargis, aux saris, au Flunch, à l'Absolut, "vivre d'amour et d'eau frâiche", le Packston, Waka waka,"On est les jaunes, on est l'USO..", "Nazdrowie!", aux BDL, Mike Stern et le New Morning, "Tout le monde veut prendre sa place", Murmur, Warf warf...tous ces petits clins d'oeils qui font de merveilleux souvenirs et chavirer les coeurs. (objectif mélodramatique atteint)

dimanche 15 août 2010

J-30


Le départ approche et je dois vous avouer, que j'ai parfois la curieuse impression d'avoir des papillons dans le ventre qui battent à pleines ailes! Le fameux résultat d'un mélange d'excitation et de peur.

Il va sans dire que je me prépare activement au départ. D'ailleurs tous les matins, je cours un footing de 5 km avec mon sac de 10 kg sur le dos, je me douche au sceau d'eau, je lave mon linge dans des bassines,je mange des bananes et de l'ananas au ptit-dej et je dors dans les saunas.

Je me documente sur la région (Afrique de l'Ouest, pour ceux qui ne suivent pas) et alors que je me renseignais sur Cotonou, la ville dans laquelle siège le bureau de l'association, je suis tombée sur ce passage:

"Cotonou est une ville dangereuse où les agressions à l'arme blanche ne sont pas rares. Pour les touristes, il n'y a pas de réel danger si l'on respecte quelques règles: ne pas allez sans être accompagné sur la plage, zone de non-endroit que les locaux eux-mêmes évitent; faire attention à ses affaires
dans le grande marché de Danktopa. A partir de la fin de l'après midi, évitez le quartier Jonquet, le port, et n'empruntez que les routes principales.
La nuit, il est plus sûr de rentrer en taxi qu'à pied ou en zem (moto-taxi)- les zem sont un moyen de transport au mieux décoiffant, au pire suicidaire aux heures de pointe" (maman j'espère que tu ne lis pas ça!)

Bref, je me suis demandée s'il ne fallait pas que je commence à rédiger mon testament?

Il se trouve que je me trouve toujours en présence d'autres volontaires et jamais seule, donc tout va bien! (c'est ce qui s'appelle la méthode Coué..).

En temps normal, je serai sur Cotonou une fois par semaine, au bureau. C'est de là que nous pourrons entretenir un brin de contact, entre deux coupures d'électricité....

Le reste de la semaine, je travaillerai sur le terrain, dans les petits villages isolés du Bénin ou du Togo pour tenter de répondre aux besoins des population qui varient selon les villages et peuvent porter sur l'agronomie, l'éducation, la santé, les animation parascolaires, la construction de bâtiments, le développement économique, l'eau, la protection de l'environnement ou encore le tourisme solidaire. (pour plus de concret, voir le site d'Urgence Afrique)

Si par bonheur vous passez sur ce site avant mon départ, faites moi part des livres que avez apprécié ou des chansons que vous ne vous lassez d'écouter. Ca me servira beaucoup en temps libre et j'aurai ainsi l'impression de me sentir plus proche de vous.

dimanche 23 mai 2010

Urgence Afrique



Décision prise, pas franchis, engagement confirmé : je pars en "mission humanitaire".

"Mission humanitaire"... Oui, le terme est surement quelque peu présomptueux. Un terme qui fait divaguer les esprits et bousculer l'imaginaire. On se met alors à fantasmer sur un Indiana Jones au service de l'humanité, bravant les pires périls et conditions pour tendre un morceau de pain à son prochain.

Certes, l'expédition n'est pas sans risques. Je pourrais par exemple succomber sous les moustiques mutants, servir d'apéritif aux requins ou encore me faire échanger au noble prix de deux éléphants.
Certes, les conditions ne sauront pas non plus des plus confortables : adieu douche quotidienne (bonjour sceau d'eau !), adieu ô machine à laver, précieuse amie que je n'ai su apprécier à sa juste valeur, bonjour chaleur ardente et pluies diluviennes...

Mais surtout la "mission humanitaire" n'est pas, ne peut être le comble des désirs de son investigateur. Du moins, ce comble doit souvent être nuancé.
L'idée de partir crée des élans qui montent en crescendo. Elle réveille toute la fibre altruiste qui remue en nous et nous arme d'une détermination à en remuer ciel et terre. Elle nous fait pousser des ailes avec des envies de "je vais sauver le monde !". L'Indiana Jones devient Superman.

Sauf que tôt ou tard, Superman se crash majestueusement car les super pouvoirs...et bien il ne les a pas ! Le mécanisme se poursuit alors en un sentiment cuisant. Ce sentiment qui nous ronge de l'intérieur et fait bouillonner une rage indomptable: l'impuissance. Voir la misère est une chose. Accepter qu'on ne dispose que de peu de moyens d'actions pour y remédier en est une autre.

Pour éviter le crash version Superman, je me prépare donc doucement à l'idée de ne pouvoir assouvir tout ce qui se joue en moi. Mais ces quelques moyens d'actions restent des moyens d'agir, d'apporter un grain de sable de soutien aux population en grandes difficultés. Un grain de sable qui malgré tout, ne sera pas de trop. A chaque fois, je repense à la citation de Gandhi qui dit: "Dans votre vie, tout ce que vous ferez sera insignifiant mais il est très important que vous le fassiez quand même". Pour moi, il n'existe pas de plus belle vérité...

Pour plus d'infos sur les moyens d'actions d'Urgence Afrique, c'est ici